Une batterie de tests pour le métro
Sur les 200 km de lignes nouvelles, le métro circulera en mode automatique, c’est-à-dire sans conducteur, et transportera chaque jour près de trois millions de personnes. Rapide, il pourra atteindre 110 km/heure.
Une première en France sur une aussi longue distance.

Pour assurer la performance du nouveau métro et la sécurité des usagers durant leurs trajets, tous les équipements sont testés lors d’une phase d’essais particulièrement exigeante.
Cette phase se déroule en parallèle des travaux d’aménagement qui ont lieu dans les gares et les tunnels du Grand Paris Express. Complexe, elle mobilise de nombreux experts pendant une durée d’un an et demi environ.
Les premiers tests sur les rames sont réalisés à Valenciennes dans l’usine d’Alstom, le fabricant du matériel roulant pour les quatre nouvelles lignes de métro (15, 16, 17 et 18).
Une fois acheminé sur site, le métro doit encore valider une série de tests et relever de nombreux défis avant d’entamer les marches à blanc.


Les essais
En parallèle des premiers essais en usine, les équipements nécessaires au fonctionnement du métro – réseaux et armoires électriques, vidéosurveillance, antennes radio, bornes wifi, billettique… – sont progressivement installés sur les futures lignes de métro et testés en conditions réelles.
Il s’agit des essais systèmes. Ils ont pour but d’installer, de préparer et de vérifier le bon raccordement électrique de chaque équipement au réseau énergétique global, ainsi que le bon comportement des systèmes de transport dans leur environnement définitif.
Chaque système subit une mise sous tension qui valide son raccordement.
Les essais systèmes passés avec succès, la phase d’intégration peut alors commencer.
C’est le moment où l’on s’assure que les différents équipements fonctionnent correctement lorsqu’ils sont raccordés entre eux.
Ces essais se font en plusieurs étapes.
D’abord en statique, c’est-à-dire sans rame en mouvement.
Puis en dynamique, avec des trains en circulation, afin de tester notamment les différents types de freinage, le comportement du train à plusieurs vitesses et les interfaces avec d’autres systèmes comme l’énergie nécessaire au roulement du métro.
Les rames sont, dans un premier temps, conduites en mode manuel, puis en mode automatique.
Vient le moment des essais de validation.
Ils permettent de vérifier les performances, la stabilité et la capacité du système de transport en faisant circuler plusieurs rames en même temps, tout en simulant des incidents ou des situations dégradées.
Une fois toutes ces vérifications faites, l’exploitant du métro (Keolis pour les lignes 16, 17 et 18 et le consortium ORA – RATPDev, Alstom et ComfortDelGro pour la ligne 15 Sud) peut alors effectuer la marche à blanc, dans les conditions d’exploitation sans passager.
2025 marque une nouvelle étape vers la mise en service du Grand Paris Express.
Sur le tronçon Sud de la ligne 15, les essais d’intégration (roulage manuel et automatique) ont lieu sur la partie qui raccorde le centre d’exploitation Champigny à la ligne.
Ils se déploieront progressivement en cours d’année entre Noisy – Champs et Pont de Sèvres.
Les tunnels des lignes 16 et 17 accueillent les équipements indispensables au fonctionnement et à la circulation du métro : façades de quais, fibre optique, automatismes de conduite, balises, radio…
Et les premières rames de la ligne 18 arriveront au centre d’exploitation Palaiseau après des tests au centre d’essais ferroviaire de Valenciennes.
Des gares testées à tous les étages
Les essais ne sont pas que l’affaire du métro.
Cette étape est également indispensable pour assurer le bon fonctionnement des installations dans les gares.
Système de ventilation, caméras, contrôle des billets, portes automatiques, ascenseurs, escaliers mécaniques…
Tout est testé et vérifié, d’abord en usine, puis sur site.
L’ensemble de ces équipements sont raccordés au poste de commande à distance qui contrôlera le fonctionnement des gares, une fois ouvertes au public.


Le poste de commandement centralisé, tour de contrôle des opérations
Hormis les tests réalisés au préalable en usine, tous les essais sont pilotés depuis un poste de commandement centralisé (PCC).
Situés au sein de centres d’exploitation, il en existe trois pour les quatre nouvelles lignes du Grand Paris Express :
à Champigny-sur-Marne pour la ligne 15,
à Aulnay-sous-Bois pour les lignes 16 et 17,
et à Palaiseau pour la ligne 18.
Les PCC sont de véritables centres névralgiques.
C’est de là que transitent toutes les informations relatives à l’exploitation des lignes, à la circulation des trains 100 % automatiques et au fonctionnement des gares.